Le consentement
Le consentement est l’adaptation éponyme du libre de Vanessa Springora sorti en 2020.
J’ai eu l’opportunité d’aller voir lors d’une projection presse organisée par l’agence Cartel.
Voici mon retour sur ce film qui fait beaucoup parlé de lui en cette rentrée.
Un film sur la pédocriminalité
Synopsis
Vanessa Springora raconte comment elle s’est retrouvée sous l’emprise d’un écrivain célèbre. En 1986, elle avait 13 ans; lui, presque 50.
Elle explique comment elle a été victime d’une triple prédation : sexuelle, littéraire et psychique.
Mais au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d’une époque, et la complaisance d’un milieu aveuglé par le talent et la célébrité.
Pour découvrir la bande-annonce, cliquez ici.
La bande-annonce dévoile également un extrait de télévision, datant de 1990, dans lequel la romancière et journaliste Denise Bombardier avait pris la parole dans l’émission « Apostrophes ».
Elle avait alors dénoncé publiquement la pédocriminalité de Gabriel Matzneff.
« La littérature sert d’alibi à ce genre de confidences », avait-elle souligné.
Avant d’ajouter : « Je crois que si monsieur Matzneff était plutôt un employé anonyme dans n’importe quelle société, il aurait des comptes à rendre avec la justice. «
Un casting précis
« Le Consentement » est réalisé par Vanessa Filho et nous découvrons une bande-annonce qui ne passe pas par quatre chemin.
À l’affiche, nous retrouvons Jean-Paul Rouve qui se glisse dans le personnage avec un aura de sévérité et ce crâne rasé. Il incarne le rôle de Gabriel Matzneff, écrivain sulfureux plébiscité.
À ses côtés, Kim Higelin incarne Vanessa adolescente, la romancière.
Laetitia Casta joue à l’écran le rôle de la mère de la jeune femme, ainsi qu’Élodie Bouchez dans la peau de Vanessa Springora à l’âge adulte.
Pourquoi aller voir ce film ?
Dérangeant mais nécessaire
Dès les premières images du film, nous plongeons dans une atmosphère glaçante – où nous percevons le malaise de cette jeune adolescente qui devient l’obsession de l’écrivain.
Le mot qui m’est venu est collant – comme dans les vécus d’inceste. L’intrusion de cet homme dans l’intimité de la vie de famille d’une mère séparée et de sa fille collégienne qui en vient à tisser sa toile autour de sa proie et en vient jusqu’à obtenir le consentement de la mère de manière insidieuse.
Les mécanismes du prédateur sont parfaitement dépeints ainsi que la fascination/sidération que cela crée chez la victime. La violence de la rencontre du sexuel d’une jeune fille avec un homme de 50 ans qui n’est absolument pas prête à plonger dans ce monde de sensations initiés par un mégalomane pervers étant convaincu de sa légitimité et de son omnipotence.
Ce qui m’a plu : bien que le film soit extrêmement dérangeant, il est nécessaire parce qu’il met la lumière sur un tabou et un profond problème de notre société. Celui étant les violences sexuelles dont chaque jour, nous voyons que les auteurs sont protégés alors que les victimes ou les personnes qui les dénoncent (je pense à Andréa Bescond qui s’est fait condamnée pour diffamation alors qu’elle ne fait que son travail et l’auteur, impuni).
Les jeux d’acteur sont très justes et la « folie » qui empare la jeune Vanessa montre à quel point les victimes traversent l’enfer – même quand à l’âge adulte, personne ne se doute de rien.
Sortie le 11 octobre 2023.
Pour en savoir plus sur l’affaire Matzneff, lisez cet article.
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