La nudité féminine est quelque chose qui nous entoure depuis quasiment toujours. Nous la retrouvons dans toutes les formes d’Art – et ce depuis l’Antiquité. Ensuite, elle est venue ponctuer nos médias : journaux, magazines, espaces publicitaires, écrans, etc. Que faire de cette nudité ? Comment la comprendre ?
table des matières :
Le corps nu
Le corps est un grand sujet dans nos cultures, nos passions, nos développements personnels, nos expériences de vie. Tout un chacun a un rapport avec son corps – qu’il soit nu ou non, qu’il soit à l’aise avec ce dernier ou non.
Le corps est un object d’étude : comprendre cet objet mystérieux – qui derrière de la peau abrite des organes, divers tissus, fluides, etc. Le corps est fascinant par nature. Le corps a été peint, sculpté, disséqué, etc. dans tous ses états afin de le comprendre : son fonctionnement, ses réactions, son rôle.
Et puis, le corps est venu à être objet de tabou : la pudeur, les organes génitaux, les manifestations de ce corps, la sexualité,…
Le corps devait être caché. Et ce d’autant plus lorsqu’il s’agissait du corps de la femme. Il faudrait pas trop qu’il y ait des libertés corporelles. Longueur des jupes, corsages divers et variés – sont autant de petites prisons de corps.
D’ailleurs, lorsqu’il s’agit du droit des femmes de disposer de leur corps, les religions, les politiques se déchaînent. Encore en 2021, des gouvernements ont fait reculer certaines libertés autour du droit à l’avortement. Le plus souvent, ce sont des hommes qui viennent décider de ce que les femmes peuvent faire ou ne pas faire de leur corps.
Alors, il y a l’avortement, la PMA, les violences faites aux femmes…bref, ces questions dérangent et sont vite pliées avec cette idée à peine cacher de « il ne faudrait pas trop leur donner de droit parce qu’après, elles vont en abuser ».
Par exemple, lorsqu’en début d’année, l’annonce sur la gratuite des protections hygiéniques a été annoncées afin de lutter contre la précarité menstruelle, de nombreux détracteurs ont opposé l’idée de « les femmes vont en abuser »…
La notion de besoin est complètement passée à l’as et surtout, que voulez-vous que nous fassions avec des tampons si ce n’est se protéger pendant nos règles ?
Nous n’utilisons pas les tampons pour faire infuser nos thés ou bien arroser nos plantes pendant notre absence…
Nudité féminine et sexualisation
Très souvent, voire trop souvent, la nudité féminine est associée à la sexualité. Le corps est quasi systématiquement vu par le prisme d’une sexualisation, et même plus précisément d’hypersexualisation dans nos sociétés d’images (capitalistes). Le sexe fait vendre donc nous allons mettre des femmes dénudées sur tout et n’importe quoi. La femme et son corps vont être objectalisés pour notre propre plaisir.
Vous voulez vendre une voiture ? Mettez une femme en maillot de bain ! Vous voulez vendre une boisson fraîche ? Mettez y une femme sexy transpirante à côté !
Il y a une différence entre voir quelqu’un nu, une femme par exemple, et sexualiser la nudité de ce quelqu’un. La nudité ou tout morceau de peau/corps qui se dévoile/devine n’est pas intrinsèquement sexuelle.
Il y a cet automatisme qui est : nudité ou tout apparat vestimentaire/accessoire que la société (culture du viol + patriarcat + sexisme) attribut à un stimulus potentiellement sexuel = l’autre veut m’exciter donc je peux me permettre, j’ai même le droit de sexualiser ce corps nu ou vêtu de telle ou telle manière. Finalement, le corps de l’autre m’appartient plus qu’il ne lui appartient à elle/lui. J’impose mon/mes désirs sur le corps de l’autre.
Alors…Comment faire ? Comment faire pour être soi-même ? S’habiller comme je le souhaite ?
Comment se ré-approprier son corps ?
Cela va passer par une dé-construction du bain socio-culturel-religieux dans lequel nous avons tout un chacun grandi. C’est sortir des préjugés, des raccourcis, des injonctions qui ont ponctué le discours de nos entourages, de nos paysages relationnels.
Déconstruire implique aussi faire de nouvelles expériences. Quand j’ai connu un seul modèle, que je n’ai pas questionné, je n’ai pas d’autres repères. Alors, oui, perdre ses repères est inconfortables. En créer des nouveaux aident à savoir où il/elle, tu, je me situe. Et, ces repères peuvent évoluer, être réévaluer dans le temps. Rien n’est fixe. L’important est d’être à l’écoute de soi, de ses envies, de ses désirs.
Se reconnecter à ses sensations est également un point essentiel. Comment se sentir à sa juste place dans son corps quand je ne suis pas à l’écoute de tous les messages qu’il peut m’envoyer ? Il y a évidemment plusieurs niveaux pour se reconnecter à ses sensations. Cela passe déjà par les 5 sens : ouïe, vue, odorat, toucher, goût mais aussi par ressentir mon corps : comment est-il aujourd’hui ? Par exemple, le matin, j’aime bien me faire un auto-scan. Comment tu te sens ? Dans ta peau ? Dans tes organes ? Qu’est-ce que manifeste ton corps aujourd’hui ?
Écouter ses vibrations est aussi quelque chose qui ponctue mon quotidien. Exemple de ce matin. Température fraîche…j’enfile en mode automatique une robe en laine noire. Trente minutes plus tard, je me change parce que le noir ne correspondait pas aux vibrations que je souhaitais renvoyer en cette journée. Ce n’était pas en phase avec mon état d’esprit.
Ton corps t’appartient !
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